Mojeh

Le nomade du désert de Stéphane Rolland

17 May 2024 | 4 min de lecture

La dernière collection de Rolland s'impose comme une parure quasi visionnaire pour le nomade de demain, dans un éblouissement d'audace et de brillance. 

La première partie de la collection, intitulée "Partage", est le fruit d'une collaboration entre des étudiants de l'Institut français de la mode et d'ESMOD Paris, qui ont présenté leur vision collective et leurs créations innovantes. Ce segment est une plateforme pour les talents émergents, mêlant l'artisanat traditionnel à l'esthétique contemporaine. La deuxième partie, "Haute Couture", fait la transition vers le monde exquis de la collection printemps-été 2024 de Stéphane Rolland.

La dernière collection de Rolland se présente comme une parure quasi visionnaire pour le nomade de demain, dans une démonstration éblouissante d'audace et de brillance. Les ensembles sont ornés de capuches en chaîne et de coiffes sculpturales qui tombent en cascade dans le dos, ainsi que de manchettes articulées et de longues oreillettes en or serties de diamants, traçant un chemin qui rappelle celui d'un pèlerinage. La collection présentait de longues tuniques blanches en gazar blanc et des caftans ornés de motifs de roses des sables en porcelaine et en silicone doré. Le pantalon traditionnel sarouel a été transformé en toge de mousseline drapée. La gaze s'enroule autour des jambes, imitant l'ondulation du sable sous l'effet du vent. Un luxueux manteau de soie enroulé autour des épaules balaie gracieusement le sol, dégageant une attitude fière et royale. Pour la première fois, quelques robes ont été associées aux dernières pièces de joaillerie, somptueusement incrustées de diamants et fabriquées par le créateur lui-même. Ces pièces présentent un éventail extravagant de pierres taillées, serties dans de l'or blanc ou brun écorce gravé, offrant une sensation sculpturale et organique où le sens de la crudité est associé à une sophistication extrême. La femme est comme une toile, un chef-d'œuvre, avec des calligraphies dorées brodées sur une tunique vicuña taupe et des mosaïques de silicone dorées nichées dans les plis d'un grand plastron mikado, évoquant l'attrait de trésors redécouverts. L'énigme s'épaissit avec un bustier en cuir moucharabieh, voilant à peine la bouche sur un corps vêtu de satin beige. Les cheveux sont soigneusement attachés, surmontés d'un turban frangé de cuir et d'or. Le thème tribal est repris par un manteau de gaze ivoire orné de mèches platine et une tunique noire à chaînes d'argent. Lorsque la procession dans le désert s'arrête au crépuscule, une robe-cape touareg en raphia bleu brodée de diamants reflète le mélange des cultures. La dramaturgie de la collection est conçue pour séduire une clientèle de niche et promet de trouver un écho auprès du public visé.