En entrant dans l'espace d'exposition mardi matin, la première chose qui attirait le regard était la pièce maîtresse du décor de l'exposition - un bouton colossal, orné de bijoux, ressemblant à un vaisseau spatial, orné de l'emblématique logo Chanel à double C. Il s'agit peut-être du bouton manquant d'un revers de veste porté par Margaret Qualley (qui a ouvert le défilé dans une collerette Pierrot en mousseline de soie et une veste en tweed crème), comme on peut le voir dans le film dévoilé la veille, réalisé en collaboration avec Kendrick Lamar et Dave Free. Selon les notes du défilé, le bouton symbolise l'attention exceptionnelle portée aux détails qui définit la Haute Couture CHANEL. Si simple. Et pourtant si fonctionnel. Les boutons, comme le dit la Maison, offrent la liberté de mouvement. Dans sa sagesse, Coco Chanel a traité les boutons comme des bijoux précieux, audacieux et brillants - un trait que l'on pourrait qualifier de caractéristique de Coco elle-même. L'ambiance générale dégageait un charme léger et juvénile. Viard a associé le motif du bouton à l'univers du ballet et de la danse, une discipline étroitement liée à l'héritage de la Maison, qui est le mécène du Ballet de l'Opéra de Paris. Les débuts se déroulent sous la forme d'un spectacle de tailleurs de jour Chanel rafraîchis, en blanc, rehaussés de tulles délicats. Rapidement, les tissus ont révélé de subtils fils de couleur entrelacés dans le tweed. Peu à peu, les looks ont évolué vers des nuances délicates de rose, de pêche, de lilas et de vert. Au fur et à mesure que la collection progressait, le lien avec le ballet devenait de plus en plus évident. Les vestes sont coupées, croisées ou à manches capes, et associées à des jupes assorties qui frôlent le genou. Il y a des tailles ajustées et des jupes complètes, y compris une remarquable robe-manteau noire ornée de boutons dorés sur un tutu blanc structuré. Un clin d'œil subtil au XVIIIe siècle a également été fait par le biais d'ornements et d'une poitrine qui, sans la présence de justaucorps et de collants blancs sous les tenues, aurait été exposée au grand jour. Ces tenues ont été portées avec des sandales ouvertes croisées. Bien sûr, en s'inspirant du ballet, il y avait une abondance de tulles, de volants et de plis qui rendaient un hommage respectueux à la grâce et à la finesse des artistes qui défient momentanément les lois de la nature. On peut vraiment apprécier l'interprétation que fait Viard de Chanel en tant que mode de vie. Elle s'abstient de prendre le concept au pied de la lettre ou de recourir à des artifices théâtraux. Elle s'attache plutôt à capturer l'essence du savoir-faire et du savoir-vivre français. C'est pourquoi la collection comportait également une pléthore de pièces luxueuses et faciles à porter. Les jupes courtes et droites transparentes, les robes longues, les combinaisons et les petites capes respirent l'élégance royale. Ces vêtements étaient ornés de broderies complexes représentant des draperies, des nœuds délicats, des poches en tulle illusion, des ceintures en dentelle, des paillettes, des tresses et de délicats ornements floraux en 3D. Ces détails et techniques complexes prennent vie lorsqu'on les observe de près, ce qui permet d'apprécier pleinement la profondeur de l'artisanat. Néanmoins, même de loin, certaines pièces ont réussi à se démarquer dans la vaste étendue blanche : une robe à fleurs surmontée de tulle noir, des bralettes brodées et d'autres fleurs méticuleusement brodées en paillettes multicolores sur les tenues de soirée. Dans le grand final, une robe blanche transparente à épaules tombantes avec un corsage finement brodé a attiré l'attention. Elle était ornée de délicates manches transparentes et d'une cape en tulle, une création jeune qui ne pouvait qu'émaner de la vision de l'atelier de Chanel. "La beauté dans l'imperfection du temps" est un sentiment qui résonne en nous", confient Dave Free et Kendrick Lamar de pg Lang qui ont créé la scène. Ils ont répondu à la vision créative de Virginie Viard en célébrant l'intimité et la transmission, deux valeurs intrinsèquement liées à CHANEL Haute Couture. "Chaque imperfection est porteuse d'une histoire qui attend l'auditeur suivant pour apporter une nouvelle page au récit.
Toutes les images sont une gracieuseté de Chanel.